Orléans: une entreprise victime d'une escroquerie

Une entreprise de transport d'Orléans a été victime d'une organisation d'escrocs ayant des ramifications en Pologne et qui lui a soutiré plus d'1,9 million d'euros en convainquant une employée de procéder à des virements à l'étranger, prétendument sur l'ordre du président de la société.

Cette escroquerie, connue sous le nom de "arnaque au faux président", a donné lieu au procès de deux auteurs présumés, mardi, devant le tribunal correctionnel d'Orléans, à l'issue duquel le principal prévenu a été condamné notamment à trois ans de prison ferme. Conformément au schéma devenu classique de cette fraude, une employée du service comptabilité de l'entreprise Deret a reçu le 6 mars 2014 un appel téléphonique d'un homme se présentant comme Maître Grégoire, avocat.  L'interlocuteur affirme être mandaté par Lucien Deret, président de la société, pour procéder au rachat d'une entreprise en Pologne. Un courriel, signé par M. Deret, confirme l'opération quelques minutes après l'appel téléphonique.

L'enquête a établi que l'appel téléphonique provenait d'Israël et que le courriel de confirmation, portant la signature du président de l'entreprise, était un faux habile et émanait d'une adresse électronique hébergée aux Etats-Unis. Convaincue, l'employée avait alors procédé aux virements demandés : 467.000 euros le jour même, 911.000 euros le 17 mars, 424.000 euros quelques jours plus tard, et enfin 127.000 euros le 21 mars. L'argent transitait par la banque de deux sociétés sans réelle existence basées en Pologne, avant de rejoindre des établissements bancaires chinois. 

Un Parisien de 47 ans, Benoit Atouba Bitomo, qui a participé à l'organisation de l'arnaque, notamment en entraînant un comparse en Pologne pour racheter l'une des deux sociétés qui serviront de boîte aux lettres, a été condamné à trois ans ferme, avec maintien en détention, et à une interdiction de gérer une entreprise commerciale pendant cinq ans. Son complice a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis.

Une enquête est en cours en Pologne sur le second volet de l'affaire, concernant l'autre entreprise en cause et qui a servi à soutirer 1,378 million d'euros à la société orléanaise.

Source Le Figaro le 07/10/2015


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