Tweet/Gaza : usurpation d'identité à "95 %"

Le tweet injurieux envers une supposée victime palestinienne de frappes israéliennes, émis à partir d'un compte attribué à un élu du Maine-et-Loire, qui a enflammé la toile mercredi, est à "95%" une usurpation d'identité selon les premiers éléments de l'enquête, a indiqué aujourd'hui le parquet d'Angers.

"Vraisemblablement c'est une usurpation d'identité, il n'a pas de compte Twitter, ça a été vérifié, c'est quasiment sûr, à 95%", a déclaré aujourd'hui à l'AFP le procureur adjoint d'Angers, Philippe Mélia.

"La gendarmerie a fait une réquisition auprès de Twitter pour déterminer l'origine du compte" et les gendarmes ont aussi par précaution saisi les ordinateurs de l'élu, a-t-il précisé. "On cherche l'usurpateur", a dit le procureur adjoint, et désormais tout dépendra de la réponse de Twitter. Que l'usurpateur supposé ait ciblé cet élu, Jacques Renaud, un maire-adjoint divers droite de Montreuil-Juigné (Maine-et-Loire), laisse supposer un acte malveillant dirigé envers l'élu, qui est aussi conseiller prudhommal, selon Philippe Mélia. "Ça paraît moins crédible qu'il soit ciblé au hasard".

Beaucoup de réactions outrées sur Twitter

Une enquête a été ouverte mercredi à Angers après la plainte "pour usurpation d'identité" déposée par Jacques Renaud. Le tweet, publié mardi, commente une photo montrant une équipe de secours tenant un enfant ensanglanté présenté comme palestinien, qu'il compare à de "la viande halal". Ce tweet a provoqué nombre de réactions outrées sur le réseau social, notamment de la part de politiques et d'associations qui réclament sa démission. L'élu a aussitôt reçu le soutien de sa municipalité. Il n'a cessé de répéter qu'il n'"utilise pas ce genre de technologies" et qu'en conséquence, il ne pouvait avoir "tenu les propos ignobles qui lui sont attribués sur Twitter".

Mercredi, la première adjointe au maire de Montreuil-Juigné, Nathalie Lemaire, a, elle aussi, affirmé à l'AFP que M. Renaud "n'a jamais eu de compte Twitter" et a remarqué que l'usurpateur a même "continué à tweeter" sous le nom de M. Renaud pendant que ce dernier "était à la gendarmerie pour porter plainte". Selon Mme Lemaire, l'usurpateur "a saisi une photo de M. Renaud sur le site internet de la mairie" pour créer le faux compte Twitter, sur lequel lui sont attribués en outre des mandats locaux qui ne sont pas les siens. En plus des appels sur Twitter réclamant la démission de M. Renaud, une page Facebook demandant que l'élu soit renvoyé était "aimée" vendredi par plus de 43.800 personnes.

Source Le Figaro le 25 juillet 2014

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