Des Français découvrent une importante faille de sécurité sur Internet

Une équipe de l'Inria a découvert Freak, une vulnérabilité informatique qui peut compromettre les connexions sécurisées sur Internet. La législation américaine des années 1990 est mise en cause.

Les failles de sécurité informatique sont des marques comme les autres. Après «Heartbleed» qui a fait saigner Internet et «Sandworm» qui a grignoté Windows XP, voici le monstre «Freak». Derrière cet acronyme barbare, signifiant en anglais «Attaque par factorisation des clés RSA-Export», se cache une faille touchant des millons de sites Internet.

Antoine Delignat-Lavaud est chercheur à l'Inria, à Paris, et fait partie de l'équipe qui a découvert Freak. Il décrypte avec Le Figaro les enjeux de cette nouvelle faille médiatique.

● En quoi consiste Freak?

Freak touche au protocole HTTPS, qui détermine les communications entre un navigateur Internet et un serveur. Ce protocole, généralement employé par les sites qui gèrent des données personnelles comme les banques, les administrations ou les réseaux sociaux, a deux fonctions. D'une part, il permet, grâce à un certificat, de s'assurer de l'identité du serveur avec lequel un appareil communique. Une connexion sécurisée de la sorte certifie que le site de télédéclaration des impôts provient bien du gouvernement. Les échanges entre un site à l'adresse en «https» et le navigateur sont, quant à eux, chiffrés. Pour ce faire, le protocole HTTPS utilise divers algorithmes de cryptographie afin de chiffrer les communications entre les deux parties.

C'est là que le bât blesse. Lorsque la faille Freak est exploitée, «l'utilisateur croit utiliser une suite d'algorithmes sécurisée», explique Antoine Delignat-Lavaud. «Mais l'attaquant force le navigateur à utiliser des algorithmes de cryptographie très faibles». La faiblesse de ces algorithmes fait qu'un attaquant peut en venir à bout en quelques heures. La sécurité des échanges n'est alors plus assurée, et un potentiel assaillant peut alors se faire passer pour un site vulnérable à Freak. C'est ce qu'on appelle une attaque «Man-in-the-Middle»: l'internaute et son navigateur croient qu'ils communiquent avec un site sécurisé, alors la connexion passe par une troisième entité, contrôlée par un potentiel pirate. Ce dernier peut alors intercepter toutes les données (bancaires, personnelles) qui transitent lors de la connexion.

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Source Le figaro le 05 mars 2015

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