Un virus informatique soupçonné d'être sponsorisé par un État
Des experts en sécurité informatique ont annoncé lundi avoir découvert un virus dédié au cyber-espionnage qui aurait frappé gouvernements et entreprises de 31 pays et serait sponsorisé par un Etat. Les chercheurs de l'entreprise de sécurité Kaspersky Lab ont précisé que ce logiciel malveillant, connu sous le nom de "The Mask" ou "Careto", a été utilisé au moins depuis 2007 et est particulièrement complexe.
Certaines versions sont capables d'infecter des téléphones portables et tablettes, y compris ceux disposant des systèmes d'exploitation d'Apple ou Google. Ces experts ajoutent que les concepteurs du virus, qui semblent parler espagnol, pourraient avoir eu recours à ce logiciel malveillant pour voler des documents sensibles comme des clés d'encodage. Les principales cibles sont
apparemment des gouvernements et missions diplomatiques, des entreprises du
secteur énergétique, des organismes de recherche, des sociétés de capitaux
privés ou encore des militants politiques, selon un document de Kaspersky.
"Pour les victimes, une infection par Careto peut être
catastrophique", assure l'entreprise de sécurité dans un communiqué.
"Careto intercepte tous les canaux de communication et recueille les
informations les plus essentielles de l'appareil de la victime. Le détecter est
extrêmement difficile en raison des capacités de discrétion de ce logiciel
furtif, de ses fonctionnalités intégrées et de ses modules additionnels de
cyber-espionnage", explique-t-elle. Une fois qu'un appareil est infecté,
les pirates informatiques peuvent intercepter différentes données comme le
trafic internet, les frappes sur le clavier, les conversations via Skype, et
voler les informations des appareils connectés. Le virus était actif jusqu'au
mois dernier, lorsque ses serveurs de commande ont été arrêtés durant l'enquête
de Kaspersky, indiquent les chercheurs. "Nous avons plusieurs raisons de
croire qu'il s'agit d'une campagne sponsorisée par un Etat", souligne un
expert de Kaspersky, Costin Raiu. Selon lui, les concepteurs du virus sont très
qualifiés et ont jusqu'à présent été en mesure de rester cachés. "Un tel
degré de sécurité opérationnelle n'est pas normal pour des groupes cyber-criminels",
note-t-il. "Et le fait que les pirates de Careto semblent parler espagnol
est peut-être l'aspect le plus étrange" dans cette affaire, ajoute
Kaspersky. "Alors que la plupart des attaques (informatiques) connues de
nos jours sont remplies de commentaires en chinois, les langues comme
l'allemand, le français ou l'espagnol sont très rares". Selon l'enquête,
380 victimes issues de 31 pays ont été victimes du virus, dont les Etats-Unis,
la France, l'Allemagne et la Chine.
Source AFP -11/02/2014
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