La France face à une vague sans précédent de cyberattaques

Près de 20.000 sites français ont subi des attaques les cinq derniers jours. Une opération orchestrée par des groupuscules de hackers rassemblant des musulmans modérés comme des intégristes, dont la communication est la première arme.

Depuis le 10  janvier, 19.000  sites internet français ont été la cible de cyberattaques, majoritairement pro-islamistes. Par ailleurs, le groupe AnonGhost a revendiqué la publication de coordonnées personnelles d'une dizaine d'employés des ministères des Finances et de l'Intérieur. Ils affirment posséder une base de plus de 10.000  noms qu'ils menacent de publier à leur tour. L'état-major des armées a confirmé ce jeudi lors d'une conférence de presse que les attentats meurtriers de Paris ont ravicé la cybercontestation, jusqu'ici latente. Le vice-amiral Arnaud Coustillière, officier-général de la cyberdéfense, a souligné que l'ampleur des attaques était sans précédent: «C'est la première fois qu'un pays est confronté à une vague aussi importante de cybercontestation.»

Une dizaine d'attaques ont visé des sites en lien avec le ministère de la Défense. Seules deux ont réussi: les 9 et 12 janvier, deux sites de régiments de l'armée étaient indisponibles. Ces «faits d'armes» sont menés par des pirates aux compétences pointues mais demeurent rares. La plupart des attaques ont visé les pages web d'associations locales ou de très petites entreprises, sans lien apparent avec Charlie Hebdo. «C'est une opération de communication par la terreur, explique un expert en sécurité qui a souhaité rester anonyme. Ces pirates ont besoin de faire du volume pour être visibles, alors ils s'en prennent à des sites facilement accessibles.»

Bien qu'ils déploient sur les réseaux sociaux une communication très agressive, le résultat est parfois étonnant. «Aujourd'hui, l'#OpFrance est lancée. Attendez-vous à des attaques massives et à de grosses surprises pendant l'opération!» Ce message posté jeudi peu après 11 heures sur Twitter par le collectif de pirates informatiques MECA (pour Middle-East Cyber Army, à savoir la «cyber-armée du moyen-Orient») était destiné à faire trembler le web français.

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Source Le Figaro le 15 janvier 2015


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