Le site Web du ministère de la Défense attaqué pour «venger» Rémi Fraisse

Un groupe de pirates informatiques baptisé «Anonymous OpGPII» a revendiqué cette attaque, pour «venger» la mort du militant écologiste Rémi Fraisse.

Le site du ministère de la Défense est resté inaccessible durant l'essentiel de la journée mardi. Un groupe de pirates informatiques, baptisé «Anonymous OpGPII», a revendiqué l'attaque sur Twitter, photos à l'appui. Un tweet a aussi été envoyé au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

La cyberattaque a été lancée en milieu de matinée et s'est poursuivie dans l'après-midi. À première vue, la technique utilisée serait celle du déni de service distribué (DDoS), consistant à submerger les serveurs de requêtes pour les rendre inaccessibles. Cette pratique est répandue lorsqu'il s'agit d'attaques informatiques. Elle a été utilisée récemment dans l'attaque des serveurs du PlayStation Network et du Xbox Live.

«Aujourd'hui, nous commençons une opération pour venger Rémi Fraisse»

D'après ses prétendus auteurs, le piratage du site institutionnel aurait pour objectif de rendre hommage à Rémi Fraisse. «Aujourd'hui, nous commençons une opération pour le venger», déclarent les Anonymous dans un communiqué publié sur le site Pastebin. «Pendant trop longtemps, Anonymous est resté à l'écart, nous n'avons pas pris de mesures. Mais maintenant, nous allons le faire», ajoutent-ils.

Rémi Fraisse manifestait en opposition à la construction du barrage de Sivens, dans le Tarn. Il a été tué le 26 octobre 2014 par l'explosion d'une grenade offensive, lancée par un gendarme. Sa mort avait provoqué de nombreux heurts, notamment à Nantes et à Toulouse, ville d'origine du jeune écologiste.

Le ministère de la Défense «déposera éventuellement une plainte»

«Depuis le début de la matinée, le Calid (Centre d'analyse de lutte informatique défensive) est sur le coup», a déclaré le ministère de la Défense, contacté par Le Figaro. «Nous n'avons pas encore vérifié l'origine des perturbations, il ne s'agit donc pas officiellement d'une attaque. Pour l'heure, on ne confirme aucune revendication, quelle qu'elle soit», a précisé le ministère.

L'attaque par déni de service distribué ne permet pas, à elle seule, le vol de données présentes sur les serveurs concernés. Il n'empêche, le ministère de la Défense a déclaré «qu'une plainte pourrait éventuellement être déposée». En 2012 par exemple, le ministère de la Justice avait été piraté par des Anonymous, qui ont été arrêtés par la suite.

Source Le Figaro le 06 janvier 2015


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