L'Autorité des marchés financiers victime d'usurpation d'identité
Le gendarme de la Bourse signale que des escrocs ont usurpé son identité afin de détourner l'argent des épargnants. Preuve que les arnaques boursières se multiplient.
Prenez garde, si jamais vous recevez un courrier de l'autorité des marchés financiers (AMF) prétendant vous aider à recouvrer des sommes que vous auriez perdues sur les marchés. L'AMF a annoncé aujourd'hui dans un communiqué avoir été victime d'une usurpation d'identité de la part d'escrocs. Elle s'en est aperçue après que plusieurs épargnants lui aient signalé des lettres qu'ils estimaient douteuses.
Ces lettres et courriels se sont effectivement révélés frauduleux. Les lettres, comportant l'en-tête de l'institution ainsi que la signature du délégué du médiateur, proposent aux victimes de les aider à récupérer les pertes subies sur des sites internet qui leur avaient proposé de jouer sur le marché des changes (le Forex). Selon l'AMF, le document demandait aux victimes de fournir en avance 20% des sommes perdues.
Or «l'AMF n'adresse jamais de courrier ou de message électronique aux particuliers», indique-t-on au sein de l'institution. Très active dans les milieux professionnels et constamment en relation avec les opérateurs financiers, l'AMF n'a que très peu d'interactions avec les particuliers. Le seul cas dans lequel vous pouvez recevoir une lettre de l'institution est lorsque vous rencontrez un litige avec un opérateur financier et que vous contactez le médiateur de l'AMF. La saisine du médiateur, gratuite et confidentielle, vous permet d'accélérer la résolution du contentieux. De fait, vous ne pouvez pas recevoir de courrier de l'AMF et devez être vigilant si vous n'avez jamais été en contact avec elle.
L'AMF va porter plainte
Si l'autorité ne peut chiffrer précisément le nombre de victimes-beaucoup ne sachant même pas être victime d'une escroquerie ou n'osant pas le signaler- la fraude pourrait être vaste compte tenu des méthodes de «harponnage» pratiquées par les malfaiteurs.
La révélation de l'affaire par l'AMF s'inscrit dans la droite ligne de sa lutte contre les opérateurs frauduleux sur internet. En octobre 2014, elle avait en effet publié la liste des sites les plus dangereux en matière d'escroquerie sur le marché des changes et qu'il fallait éviter à tout prix. Elle avait ainsi reçu environ 1200 réclamations de la part de particuliers ce qui, selon l'institution, «est loin d'être anecdotique». Dans le cas présent, l'AMF a annoncé qu'elle allait porter plainte en se constituant partie civile dans les meilleurs délais.
Source Le Figaro le 15 janvier 2015
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